Publié dans Editorial

« Révolution » dites-vous !

Publié le lundi, 03 avril 2023

En marge de la commémoration des « Evènements du 29 mars 1947 », date qui coïncide, à un jour près, au deuxième anniversaire de la mort de l’Amiral Didier Ignace Ratsiraka, le 28 mars 2021,  Annick Ratsiraka, la fille aînée, à la tête d’une délégation AREMA, a déposé un gerbe au Mausolée et fit une déclaration politique  devant la presse que « le pays a besoin d’une révolution ». Au stade critique où nous en sommes, la dirigeante du parti fondé par son ancien Chef d’Etat de père, l’Amiral rouge, émet sa conviction selon laquelle le pays a besoin d’une révolution sociale, politique et économique afin de pouvoir démarrer à nouveau.
Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue à l’oreille des analystes sinon historiens de l’époque contemporaine de la Grande île. Evidemment, la secrétaire générale de l’AREMA fait allusion à la révolution socialiste du temps de règne de son père.
Que les choses soient claires ! La révolution tant déclamée, au lieu d’améliorer les conditions d’existence de la grande majorité des âmes, vivant dans ce beau pays, l’a littéralement détruit. La période sombre allant de 1975, le mois de juin, à 1990, le mois de mai, date de la chute du régime dit socialiste, « Fanjakan’ny madinika », à l’issue des mouvements de contestation populaire, fut le théâtre de la ruine dans tous ses états du pays.
Destruction morale. Le régime qui prônait le pouvoir des prolétaires (Fanjakan’ny madinika) sapait les fondements de la discipline et du sens du beau. L’anarchie régnait en maître absolu.  Antananarivo, la belle Capitale, perdit son lustre d’antan et devint méconnaissable.
Ruine économique. La pauvreté prit ses quartiers et emportait les gens vers une implacable misère. Les productions agricoles vivrières (le riz etc.) chutèrent à tel point que les pénuries étranglèrent les Malagasy. C’était la triste époque des « Karine-pokontany » où tout le monde devait faire la queue pour avoir la ration quotidienne de riz. Notons qu’il fallait déposer les « karine » au bureau du Fokontany dès 2 heures du matin afin d’obtenir un numéro. Ce fut le calvaire au quotidien de la population. C’est l’enfer contre le « paradis socialiste » promis. Aucune des unités de production nationalisées n’ont pas pu survivre. Elles périclitaient les unes après les autres.
Les infrastructures routières, scolaires et sanitaires (hôpitaux, centre de soins de base, etc.) tombèrent en ruine. L’embargo financier décrété par les bailleurs traditionnels handicapait les entretiens routiers et autres.
Cerise sur le gâteau, l’insécurité envahit et plongeait la population dans une angoisse terrible. Le phénomène dahalo prenait de l’ampleur.
En somme, le paradis socialiste clamait à tout bout de champ n’est en réalité qu’un piètre mirage  douloureux. Quand la fille aînée du défunt Président de la République démocratique de Madagasikara plaide la nécessité d’une « révolution » pour débarrasser le pays de ce cercle vicieux, on doute sérieusement de la pertinence de la solution. Vu les résultats de l’option tant clamée  durant la Deuxième République, on s’en méfie légitimement de la démarche voulue par la dirigeante actuelle de l’AREMA.
Certes, le pays se trouve coincé, ces temps-ci, dans une impasse, il nous faut mettre en lice une solution efficace autre que le schéma de la Deuxième République.
  Ndrianaivo


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Editorial

  • Retour
    Après ces quelques jours passés dans l’euphorie, dans la liesse ou dans l’allégresse afin de célébrer le 65e anniversaire du retour à l’indépendance, à la dignité et à la souveraineté nationale, il va falloir engager la vitesse – autre non pour une marche – arrière mais réellement pour un … retour, l’autre plus concret sinon plus palpable : le retour à la vie quotidienne. Une vie dure et difficile ! C’est la vérité, on ne peut pas l’ignorer ni le nier. C’était une belle fête ! Grandiose dont l’apothéose fut atteinte lors du grand et traditionnel défilé de l’armée plus exactement « des armées » à savoir l’Armée, la Gendarmerie nationale et la Police nationale précédé de l’incontournable séance de feux d’artifices au Lac Iarivo (Ivato). De la frime pour les uns, fête oblige pour les autres ! A chacun sa perception de la chose. Rappel, 26 juin 1960 c’est…

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